Resume
FAITS SAILLANTS
Les perspectives de production mondiale toutes céréales confondues (blé et céréales secondaires) en 2022/23 sont relevées de 2 millions de tonnes en glissement mensuel, à 2.250 millions, principalement du fait d’une augmentation formulée pour le blé. En lien avec une demande de maïs plus terne, les perspectives de consommation mondiale reculent de 5 millions de tonnes par rapport au mois dernier, avec des stocks de clôture (cumul des campagnes locales respectives de commercialisation) en hausse de 7 millions, à 586 millions.
Ce GMR renferme le premier jeu complet de projections du Conseil pour 2023/24. L’offre mondiale (production plus stocks d’ouverture) est estimée s’orienter à la hausse en glissement annuel mais, compte tenu d’une augmentation attendue de la demande, les stocks de report devraient encore se contracter. Après deux replis consécutifs, le total des échanges pourrait augmenter légèrement au cours de la prochaine campagne.
Du fait d’une nouvelle dégradation des perspectives en Argentine, la production mondiale de soja est estimée faire 8 millions de tonnes de moins d’un mois sur l’autre, à 370 millions (+4 % en glissement annuel). Pour traduire les perspectives d’une forte contraction de la transformation en Argentine, le total de l’utilisation est estimé reculer de 4 millions de tonnes, avec des inventaires qui devraient aussi reculer d’un mois sur l’autre. Les échanges sont jugés inchangés d’un mois sur l’autre, soit quelque 7 % de plus en glissement annuel. Les premières perspectives pour 2023/24 suggèrent une plus grosse récolte mondiale, avec des gains envisagés de la consommation, des stocks et des échanges.
Essentiellement pour traduire un chiffre revu à la hausse pour l’Inde, la production mondiale de riz en 2022/23 est majorée de 7 millions de tonnes par rapport au mois dernier, à 511 millions (515 millions), la hausse nette des disponibilités se répercutant sur une augmentation des prévisions de consommation et de stocks. En supposant de plus grosses récoltes en Asie, la production mondiale en 2023/24 pourrait être la plus forte jamais enregistrée, avec des hausses attendues de l’utilisation et des inventaires. Les échanges en 2024 (janvier-décembre) vont probablement grimper à 54 millions de tonnes (+2 millions).
Avec des pertes sur tous les produits, l’Indice des céréales et des oléagineux du CIC (GOI) recule de 5 % et tombe à son plus bas niveau en 14 mois.
VUE D’ENSEMBLE
A 2.250 millions de tonnes, la production mondiale toutes céréales confondues (blé et céréales secondaires) en 2022/23 est jugée faire 2 % de moins d’une année sur l’autre, reculant pour la première fois depuis 2017/18, principalement du fait d’une récolte moindre de maïs. On mise sur une baisse de la consommation, essentiellement du fait d’une utilisation moindre dans l’affouragement, mais compte tenu d’un repli relativement plus marqué des disponibilités, les stocks de clôture vont se contracter de 2 %, à leur plus bas niveau en huit campagnes. En raison d’une diminution des expéditions de céréales secondaires, le total des échanges est placé en repli de 4 % en glissement annuel.
Du fait d’un redressement attendu du maïs, la production mondiale de céréales devrait croître de 1 % en 2023/24, à 2.283 millions de tonnes. Certes, cela devrait doper le total de l’offre, mais une consommation relativement plus forte pourrait se traduire par des stocks de fin de campagne moindres, placés en repli de 1 %. Principalement en lien avec une accélération des livraisons de maïs et de sorgho à l’Asie, le total des échanges devrait augmenter de 1 %.
Une grosse récolte brésilienne faisant plus que compenser des moissons moindres ailleurs, notamment en Argentine, la production mondiale de soja en 2022/23 est estimée croître de 4 % d’une année sur l’autre. Comme la consommation devrait progresser légèrement, les stocks pourraient se contracter. En s’appuyant sur des expéditions à la Chine, à l’Argentine et à divers autres acheteurs, les échanges devraient afficher une forte hausse (+7 %). En lien avec des gains de superficies et de meilleurs rendements, la production mondiale en 2023/24 devrait croître de 29 millions de tonnes d’une année sur l’autre. Étayée par une utilisation plus forte de produits du soja dans l’alimentation animale, humaine et les secteurs industriels, la consommation mondiale est projetée à un nouveau pic et une augmentation des stocks est probable. Les échanges devraient atteindre un record de 173 millions de tonnes (+4 %).
Sur toile de fond d’une récolte mondiale moindre, la consommation et les stocks mondiaux de riz sont jugés reculer légèrement en glissement annuel en 2022/23, alors que les échanges devraient se contracter du fait d’une demande plus molle de la part de la Chine et des importateurs africains. En 2023/24, la production devrait croître de 2 % d’une année sur l’autre, y compris des gains en Inde et chez d’autres exportateurs clés. La demande pour l’alimentation humaine devrait stimuler le total de l’utilisation, tandis que l’on mise sur une légère augmentation des stocks. En raison d’une demande plus ferme de la part des importateurs africains et asiatiques, les échanges devraient augmenter de 3 % d’une année sur l’autre.
Compte tenu d’une nette amélioration des disponibilités, le total de l’utilisation et les stocks de pois chiches devraient croître en 2022/23. L’année suivante, de nouveaux gains de la demande sont probables, avec des inventaires qui pourraient croître de 15 % en glissement annuel du fait d’une augmentation chez les principaux exportateurs. Les échanges devraient être plus ou moins stables d’une année sur l’autre. Pris séparément, le total des échanges mondiaux de légumineuses en 2023 (janvier-décembre) est jugé augmenter de 2 %, à 17,4 millions de tonnes, essentiellement du fait d’une demande plus ferme en pois secs, tandis que les volumes de lentilles restent stables d’une année sur l’autre.
RÉSUMÉ DU MARCHÉ
Le GOI du CIC a continué de s’orienter à la baisse, reculant de 5 % en glissement mensuel, un repli de 19 % par rapport à un an plus tôt. Si tous les éléments constitutifs de l’indice ont été plus mous, les replis mensuels les plus marqués ont concerné le blé, l’orge et le maïs.
Principalement du fait d’une vive concurrence sur les marchés mondiaux à l’exportation, le sous-indice blé du GOI du CIC a perdu 8 % d’un mois sur l’autre. Les prix moyens se sont d’abord tassés à leur plus bas niveau en 19 mois, avant de se raffermir quelque peu ces jours derniers, en partie du fait des incertitudes à propos des négociations relatives au couloir d’expéditions de la mer Noire.
Dans un contexte de baisse générale sur l’ensemble des origines, le sous-indice maïs du GOI du CIC a perdu 6 % net. L’interprétation baissière des perspectives de l’USDA pour 2023/24 et les retombées des autres marchés ont engendré des pressions sur les valeurs.
Le sous-indice riz du GOI du CIC a fléchi de 1 % sous l’effet conjugué d’une demande en berne pour les exportations thaïlandaises et des pressions saisonnières exercées par la moisson au Viet Nam.
Le sous-indice soja du GOI du CIC a marqué un repli de 3 % au cours du mois dernier, comprimé par une hausse saisonnière de l’offre brésilienne et une baisse de l’intérêt suscité par les exportations des États-Unis.